Dans sa Note de Veille d'avril dernier, le Comité d'Analyse Stratégique dégage les principaux enseignements d'une comparaison France / Etats-Unis en matière de dépenses de R&D dans les entreprises.

 Quelques chiffres pour planter le décor :

 Avec 39 Md € consacrés aux dépenses de R & D, la Fance se situe au 4ème rang des pays de l'OCDE derrière les Etats-Unis (272 Md€), le Japon (110 Md€) et l'Allemagne (61Md€). Mais, rapporté au PIB, l'investissement global en R & D s'élève en France à 2% contre 2,8% aux Etats-Unis. Plus inquiétant, ces ratios consacrent des évolutions inverses depuis 1993 : à la hausse (+10%) pour les Etats-Unis, à la baisse (-15%) pour la France. Dernier point : l'effort public est sensiblement identique dans les deux pays (en 2008), à 0,75% du PIB.

Les principales raisons qui expliquent cette situation et conditionnent notre handicap, sont au nombre de trois :

1. La spécialisation industrielle française sur les industries de basse intensité technologique (ratio R & D / CA) comme la production d'hydrocarbure, les industries du bâtiment, matériaux de construction, métaux industriels, transports industriels, assurance, etc. et de moyenne-faible intensité technologique comme les télécommunications filaires, l'agroalimentaire, les banques, les médias, la distribution généralistes ou les boissons.
   
2. La faible intensité en R & D (ratio R & D / CA) des entreprises de taille intermédiaire.
   
3. Les petites entreprises sont largement plus intensives en R & D en France qu’aux États-Unis (notamment dans les secteurs non manufacturiers) mais ont beaucoup plus de difficultés à transformer cet investissement en innovations et en chiffre d’affaires.
   Les TPE peinent en effet à développer les fonctions stratégiques et de support (marketing, prospection commerciale, ressources humaines, systèmes d’information, finance) qui leur permettraient de mettre en place un véritable « management de l’innovation ».